REPRODUCTION DES VEGETAUX
La reproduction des fougères
La reproduction des fougères est un peu particulière. Je vais essayer de vous l'expliquer ici.
Les fougères, qui sont des végétaux très anciens, sont dans leur quasi-totalité des plantes dites "isosporées". "Isosporie" est
un terme de botanique s'appliquant spécialement aux "Ptéridophytes" (plantes vasculaires ne produisant ni fleurs ni graines) qui
précise que ces plantes produisent un seul type de spores (sorte de poussière que l'on sait maintenant participer à leur
reproduction), donc de sexe indéfini (= asexuées).
Pour bien comprendre ce mode de reproduction, il faut d'abord préciser que cette dernière se déroule en 2 stades très différents.
Le premier de ces stades est dit "sporophyte", c'est le stade pendant lequel la plante produit les "spores".
Le plant de fougère que vous cultivez ou que vous rencontrez dans la nature présente, généralement en été, disposés sous
les pinnules (folioles portées par les frondes), dans le cas de frondes fertiles (toutes ne le sont pas), des sporanges
(organes en forme de sacs accrochés sous les pinnules par des pétioles) réunis en colonies plus ou moins importantes
appelées sores. Chacune de ces colonies est protégée chez certaines espèces par une sorte de lamelle appelée indusie, ou
chez d'autres espèces, par un repli de la pinnule au-dessus du sore. Les sporanges fabriquent et stockent des sortes
de grains minuscules, les "spores" qui, lorsqu'elles sont matures et libérées par les sporanges, forment de petits nuages de
"poussière" dispersés par le vent.
Ces spores asexuées ainsi que nous l'avons vu ci-dessus ne servent ni à polliniser ni à féconder. Toutefois, lorsqu'elles
sont assez longtemps en contact avec un sol humide, elles germent et donnent naissance à un organe végétal particulier
ressemblant à une lamelle verte en forme de coeur appelée "prothalle".
Avec lui débute le deuxième stade dit "gamétophyte".
Pour se nourrir, ce prothalle émet sur sa face côté sol de petites racines appelées "rhizoïdes". Chaînon essentiel dans la
reproduction des fougères, c'est lui qui porte les organes mâles appelés "anthéridies" (contenant les gamètes mâles ou
"anthérozoïdes" que l'on appelle plutôt de nos jours "spermatozoïdes") et l'organe femelle appelé "archégone"
(équivalent de l'ovaire et contenant le gamète femelle ou "oosphère", équivalent de l'ovule). Dans certains cas, le prothalle
n'est pas bisexué, il est impératif dans ce cas que le prothalle portant l'oosphère soit très proche d'un prothalle portant
les spermatozoïdes.
A la faveur d'une pellicule d'eau (pluie ou rosée matinale), les spermatozoïdes pourvus de deux cils vibratiles peuvent nager
et s'introduire dans l'archégone pour féconder l'oosphère. De cette fécondation naîtra un embryon qui développera des racines
et des feuilles,
reproduisant par là le stade sporophyte, et mettant fin au stade gamétophyte avec la disparition du prothalle.